Kinésithérapeute Uccle - Bruxelles

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Les épicondylites ou épitrochléites

Douleurs au niveau de l’avant-bras


Aujourd’hui je vais vous parler d’épicondylite (inflammation des tendons insérés sur l’épicondyle) ou d’épitrochléite (douleurs dans la région de l’épitrochlée). Il s’agit de douleurs musculaires situées au niveau du coude pouvant irradier au niveau de l’avant-bras, le poignet et parfois même dans la main et certains doigts.

L’origine des douleurs épicondyliennes ou "tennis elbow”

  • Soit locale : le problème concerne donc les tendons qui s’insère sur l’épicondyle (partie inférieure et externe de l’humérus). Dans certains cas le patient a la sensation de douleur osseuse, sur la boule externe du coude. Les mouvements douloureux peuvent être la flexion, extension du coude, ouvrir le couvercle d’une boite de conserve, pianoter avec les doigts, faire des mouvements répétés avec le poignet comme les dentistes… Elles peuvent apparaître suite à un choc direct (coup ou chute) sur l’épicondyle, ou suite à une surcharge musculaire.

  • Soit irradiée : la douleur que vous ressentez au coude peut en effet provenir d’un endroit différent que celui supposé. Dans le cas de l’épicondyle il peut s’agir de :

    • d’une irradiation du triceps brachial, du muscle sous-épineux (un muscle de l’épaule).

    • D’un syndrome neuroméningé du nerf radial.

    • D’une irradiation des vertèbres cervicales.

L’origine des douleurs épitrochléennes ou "golfer elbow”

  • Soit locale:

  • Soit irradiée:

    • irradiation du muscle grand pectoral.

    • d’un syndrome neuroméningé du nerf cubital.

    • D’une irradiation des vertèbres cervicales.

L’imagerie pour diagnostiquer

  • L’échographie:

    • l’échographie peut être couplée à un examen doppler qui permet d’apprécier le caractère récent ou ancien de la lésion douloureuse notamment en cas de tendinopathie ou d’atteinte musculaire. Cette notion vasculaire est plus difficilement cernable à l’IRM.

    • c’est un examen dynamique, c’est à dire que l’on peut mobiliser l’articulation, le muscle ou le tendon pendant l’examen pour mieux comprendre l’origine de la douleur et du dysfonctionnement locomoteur. Au contraire de l’IRM qui est un examen statique pratiqué couché.

  • IRM:

    • au niveau tendineux, certaines régions profondes sont mieux explorées par l’IRM que par l’échographie qui est plus adaptée pour les tendons superficiels.

Le traitement médical

Dans un premier temps si possible le traitement conservateur est mis en place, c’est-à-dire que l’on essaie d’éviter si possible l’opération.

L’immobilisation

Dans le cas d’une origine douloureuse locale et sévère il faut parfois mettre l’articulation au repos relatif avec parfois la pose d’un plâtre ou de préférence d’une contention souple adhésive ou une orthèse en matériau léger, immobilisant le coude et stabilisant le poignet. Durée minimale d’immobilisation trois semaines.

La physiothérapie

Immédiatement (lorsque le patient n’est pas immobilisé) ou après immobilisation sur attelle.Le kinésithérapeute mobilisera votre coude de façon douce et appropriée à votre cas. Son arsenal thérapeutique varie en fonction de sa formation mais généralement le kiné aura recours :

  • au crochetage myo-aponévrotique: le kiné utilise un crochet pour “masser” les muscles douloureux et leur permettre de se détendre et de mieux “coulisser”, bouger entre eux.

  • à l’inhibition des points triggers

  • les ondes de chocs

  • La rééducation comprendra également et surtout des exercices de renforcement doux, progressifs et adaptés à votre cas.

Les médicaments

Le traitement comprend la prise d’antalgiques, d’anti-inflammatoires, des infiltrations de corticoïdes dans l’articulation du coude, éventuellement des séances de massage chez un kinésithérapeute, et du repos.

La chirurgie

Le traitement chirurgical appelé désinsertion musculaire. Celui-ci n’est employé qu’en dernier recours, en cas d’échec des précédentes modalités évoquées. L’opération consiste en le sectionnement du tendon et en le retrait des parties abîmées. Pour cela, le praticien commence par faire une incision au niveau du coude de manière à accéder aux muscles épicondyliens. Ces muscles sont détachés de l’os pour pouvoir ensuite retirer les tissus endommagés. Enfin, le chirurgien libère le nerf radial s’il est comprimé.

Il existe également une autre méthode pratiquée pour soulager les douleurs de l’épicondylite, appelée la plastie d’allongement. Le principe : le chirurgien effectue une incision du muscle, puis le recoud, de manière à ce qu’il soit légèrement plus long. Les muscles opérés sont donc moins tendus, et ont moins tendance à tirer sur les tendons.

L’intervention chirurgicale pour une épicondylite du coude dure entre 20min et 1h (30min en moyenne). Elle se déroule sous anesthésie générale ou sous anesthésie locale. Cette chirurgie peut être réalisée en ambulatoire, c’est-à-dire que le patient peut rentrer chez lui le jour même. Parfois, sa sortie est plutôt planifiée au bout d’un ou deux jours. Le patient ressort avec un pansement stérile.

J’espère que l’article vous aura été utile !

Bien à vous.

Thomas Sbille Kinésithérapeute

Liens ayant servi:

  • site internet: du docteur paillard à Paris pour les informations chirurgicales

  • Livre vade-mecum

  • et diverses informations provenant de mes formations professionnelles