La tendinite de Quervain

Qu’est ce que la tendinite de Quervain ?

Il s’agit d’une inflammation des tendons (ténosynovite) du long abducteur et du court extenseur du pouce.

Ces 2 muscles permettent:

  1. l’éloignement du pouce des autres doigts

  2. l’abduction du poignet

  3. l’extension du poignet et du pouce

Ils sont tous les 2 innervés par le nerf radial (C7).

Prédominance de la pathologie

Plus fréquente chez les femmes âgées entre 40 et 50 ans.

Fréquente chez les secrétaires, les couturières, les blanchisseuses et dans la pratique de certains sports (golf, tennis) ou de certaines activités manuelles comme le sécateur ou le jardinage. L’apparition au décours d’une grossesse est également fréquente.

Quels sont les symptômes ?

C’est essentiellement une douleur au bord externe du poignet. Cette douleur est apparaît le plus souvent progressivement en quelques semaines, mais parfois brutalement, elle gêne considérablement les mouvements du pouce. Cette douleur peut devenir très vive et très invalidante avec des irradiations douloureuses vers l’avant bras.
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Quels examens complémentaires sont utiles ?

La radiographie du poignet ne révèlera souvent rien de particulier mais si c’est le cas elle pourra éventuellement trouver : une calcification, un éperon osseux, une ancienne fracture du radius (cal vicieux).

Une échographie peut confirmer l’inflammation tendineuse englobant les tendons court extenseur et long abducteur du pouce.

Les tests cliniques suivant permettent de faire le diagnostic de la tendinite de De Quervain :

  1. Une palpation douloureuse des tendons au niveau du bord externe du poignet.

  2. Une douleur à l’étirement avec la manœuvre de Finkelstein : pouce amené vers annulaire + flexion et adduction du poignet = mouvement qui met en tension les tendons et réveille alors la douleur.

  3. Une douleur à la contraction contre résistance (extension + abduction du poignet)

Quelle est l’évolution de cette tendinite ?

Il existe parfois des guérisons spontanées. Mais dans un certain nombre de cas après un délai de 6 à 18 mois la douleur devient permanente empêchant toute activité professionnelle.


Traitement médical

Le traitement conservateur est indiqué en première intention.

1 – Supprimer la cause :

Il faut rechercher un facteur favorisant la tendinite : par exemple des gestes répétés, une mauvaise posture, … Il convient d’éviter ces gestes ou de les modifier pour éviter l’aggravation de l’inflammation. Le repos sportif est aussi nécessaire.

2 – Traiter les douleurs :

Une orthèse immobilisant le poignet et le pouce peut-être conseillée porter pendant un minimum de 3 semaines afin d’évaluer son efficacité. Un traitement anti-inflammatoire (AINS) peut être prescrit sur une courte durée et en l’absence de contre-indications.

3 – Infiltration

En cas d’échec, une infiltration locale de corticoïdes peut être réalisée pour diminuer l’inflammation des tendons. Objectif de faire régresser l’inflammation des tendons fléchisseurs. Toutefois, cette infiltration ne peut être efficace que temporairement et l’inflammation peut persister ou récidiver.

Le traitement en kinésithérapie

D’abord il faut déterminer si il s’agit d’une douleur ayant une origine uniquement locale ou également irradiée. De par son innervation avec le nerf radial il faut également vérifier pour travailler d’un point de vue neuro dynamique:

  1. Les cervicales

  2. Les deux premières côtes ont également un rôle important vu que le plexus brachial passe entre les muscles scalènes.

  3. Les muscles grand et petit rond

  4. Le muscle triceps

  5. La membrane inter-osseuse entre le radius et l’ulna est aussi importante. Une tension de ce tissu peut entraîner une compression des nerfs y circulant.

  6. Le septum intramusculaire externe du bras.

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Traitement chirurgical

En cas d’échec du traitement conservateur (kinésithérapie, repos, ains…) le traitement chirurgical est indiqué.

Il consiste à libérer les tendons en sectionnant le tunnel (le rétinaculum des extenseurs) et à retirer l’inflammation des tendons. Cette intervention est réalisée sous anesthésie loco-régionale, de manière ambulatoire.

La kinésithérapie peut être utile en post-opératoire pour travailler sur la cicatrice et prévenir les récidives.


Thomas Sbille